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249 – Handicap – Becs de lièvre

La volonté de soulager des infirmités graves afin de réinsérer des enfants, voire de jeunes étudiants, dans la vie active via leur scolarisation ou leurs formations professionnelles, est intervenue après la visite d’Enfants du Monde chez les Sœurs de la Charité à Tarime Masawa pour procurer des prothèses adaptées à un de leurs élèves, Makenge, gravement mutilé aux deux avant-bras par une hyène.
C’est ainsi que l’action du mois, couvrant au départ uniquement les becs de lièvre, s’est étendue à d’autres cas ponctuels de handicap profond chez les jeunes.

 

Fin août 2023, la Professeure Nathalie Nakabanda, relai d’E.D.M. pour les étudiants parrainés à l’UC Bukavu,  lance un appel pour subvenir aux frais d’inscription d’un étudiant en graduat informatique, Abariki Kalmundala. Victime, enfant, de la poliomyélite, il vit avec des prothèses artisanales aux deux jambes.

Le décès de son tuteur l’a privé de la couverture de ses frais scolaires et un accident a aggravé son handicap, le forçant à fermer son petit atelier de cordonnerie qui lui procurait un complément indispensable à sa subsistance.

 

Cette aggravation lui rend pratiquement impossible la fréquentation de certains cours donnés au 3ème étage d’un bâtiment aux auditoires escarpés. En contact avec la faculté de médecine, Nathalie a engagé un suivi médical pour qu’Abariki bénéficie d’investigations approfondies.

Celles-ci ont conclu à un traitement préalable de kinésithérapie, à la fabrication de prothèses et à l’usage de cannes et de chaussures adaptées.

 L’ensemble de ces frais est estimé à 1.800 €

 

L’opération Becs de lièvre, lancée en 2008, se poursuit toujours à l’heure actuelle car le bec de Lièvre ou fente labiale est une malédiction pour les enfants qui en sont victimes en Afrique, ils sont condamnés à une vie sociale vide et à une forme de réclusion. Naître avec une fissure labio-palatine est une tare que les enfants et leurs proches portent leur vie durant.

 

Ecoutons plutôt Charles Navez, ancien administrateur et instigateur de l’opération, nous raconter le début de cette aventure :

« En novembre 2008, à l’école primaire de Kani Bonzon, un petit village perdu au pied de la falaise du pays Dogon, au MALI. Tous les élèves attendaient les représentants d’Enfants du Monde pour les saluer et les remercier d’avoir financé l’achat du mobilier de leur école et leur faire voir le mobilier de leur école, bancs, bureaux, tableaux, achetés récemment.

Nous avons eu l’attention attirée par une jeune fille qui cherchait à se dissimuler derrière ses condisciples, elle était affublée d’un bec de lièvre ou fissure labio-palatine qui lui ravageait la figure. Après contact avec un médecin de Mopti, nous lui avons demandé s’il pouvait la prendre en charge, ce qu’il a accepté moyennant 250 €. Nous avons fait venir l’oncle responsable de la fille, et le lendemain, ils partaient tous les deux à Mopti. C’est la première opération qu’EDM a financé et ce fut une réussite : aucune séquelle. Cette jeune est maintenant mariée et a deux enfants, ce qu’elle n’aurait jamais pu espérer avec son bec de lièvre.

Malgré un temps d’arrêt de plus de deux ans dû à la guerre avec les islamistes, plusieurs dizaines d’enfants ont été opérés et Enfants du Monde a décidé d’allouer 450 € par enfant, somme qui couvre les frais de transport de l’enfant avec un membre de sa famille, du pays Dogon jusqu’à Bamako (850 km) ainsi que leur logement et nourriture durant plusieurs semaines ».

 

L’opération du bec de lièvre constitue pour l’enfant et sa famille une renaissance à la fois physique et sociale. Cette opération constitue une priorité pour Enfants du Monde. En 2019, 11 enfants ont été opérés. En 2020, 10 enfants ont subi cette opération.

Résumé de l'évolution du projet

Charles Navez, ancien administrateur d’EDM, a lancé ce projet en 2008 avec le chirurgien Hamady Trahoré et Aly Gindo, lors d’un voyage au pays dogon au Mali.

En 2012, Jacques Noel (décédé en janvier 2017) et Manu ont suivi ce projet sur place, toujours avec l’aide d’Aly Gindo et de Hamady Trahoré. Thimoté Témé et Philippe Ellens nous ont rejoints en 2013.

 

Le projet 

Débusquer des enfants atteints de la maladie dite NOMA (bec de lièvre, en beaucoup plus grave). Dans la culture dogon, ces enfants sont maudits, donc cachés et sous-alimentés.

Aly et Thimoté les repèrent (très difficilement), et parviennent à convaincre les parents que l’on peut soigner le handicap, moyennant une intervention chirurgicale à Bamako, à 850 Km.

Ainsi, les enfants sont pris en charge par Aly et Tim et envoyés à Bamako dans un centre d’accueil pour une revalidation alimentaire pendant les 15 jours qui précèdent l’opération, et ils y restent durant 15 jours après l’opération pour la convalescence.

Après un mois, les enfants reviennent dans leurs villages au pays dogon et vont pour la première fois à l’école. Cet évènement est plein de bonheur et d’émotion.

Les enfants et les parents gardent contact avec nos amis et expriment leur reconnaissance, ce qui entraîne de la joie, de la communication et de la réflexion culturelle ! Très important !

 

Le financement : budget 2013.

EDM finance 450 € par enfant pour : 

  • Repérer les enfants malades.
  • Les emmener à Bamako.
  • Payer les frais d’hôpital et de bloc opératoire.
  • Participer dans les frais de séjour à Bamako d’un membre de la famille de l’enfant.
  • Le chirurgien Hamady Trahoré est bénévole.
  • Le centre d’accueil était financé par une ONG canadienne HORIZON VERT.

Aujourd’hui, les budgets n’ont pas augmenté.
L’ONG Horizon vert ne participe plus.

 

Nos amis Aly et Tim ont beaucoup de mal à trouver des familles d’accueil à Bamako ; il faut participer aux frais alimentaires.

Sur les 10 enfants pour 2021, quatre ont été opérés à Bamako.

Dernièrement, la route entre le pays dogon et la ville de Mopti est devenue impraticable en raison des embuscades terroristes. 

Tim est parvenu à faire opérer deux enfants à l’hôpital de Mopti par un chirurgien bénévole. Les quatre derniers patients seront opérés à Bamako dès que les routes seront sûres.

Aujourd’hui, l’armée française est sur le point de partir, des hélicoptères russes sont arrivés. La situation est toujours très instable et difficile.

Il est important de souligner la dévotion et l’acharnement de nos amis Aly, Hamady et Thimoté pour mener à bien ce projet malgré les mille difficultés qu’ils rencontrent. Nous leur en sommes très reconnaissants.

Manu et Philippe